«Adieu Mandalay» fraie son chemin dans la jungle tragique des migrations clandestines

Filmé avec émotion et énergie, le récit de la quête des personnages du film de Midi Z est à la fois témoignage, aventure et questionnement.

Le rafiot pour passer la frontière, la corruption à chaque tournant, le travail exténuant et sous-payé. Midi Z raconte cela.

Mais aussi les rencontres qui rapprochent face au danger, les gestes d’accueil de compatriotes, les sentiments qui naissent entre ces deux jeunes Birmans entrés clandestinement en Thaïlande, fuyant la guerre et la misère.

Et encore la chaleur, l’humidité, la puissance surhumaine de ces deux jungles asymétriques, la jungle urbaine de Bangkok, la jungle végétale tout autour.

 

Adieu Mandalay se joue là, éclot là: dans ce triangle entre son récit collectif, sa chronique individuelle, et la sensualité de ses plans.

Plans fixes le plus souvent, qui accueillent aussi bien le bouillonnement de l’énergie de ces jeunes gens déterminés à s’en sortir à tout prix, la violence des rapports de domination, la qualité d’un moment de répit, de repos, d’amitié entre filles, de tendresse entre le garçon et la jeune femme. Qui donne aussi toute sa puissance fantasmagorique à ce cauchemar à la fois hyperréaliste et onirique.

Hyperréalisme et onirisme

On voit que le jeune réalisateur, déjà remarqué pour une série de courts métrages magnifiques et pour ses longs, dont l’impressionnant Ice Poison, a enquêté, écouté, observé.

Il est allé dans les villages de la jungle où on vend des papiers dont nul ne sait s’ils passeront pour vrais, dans les arrières cuisines des bistrots où les filles sont soumises au bon vouloir des patrons et aux rafles de la police, dans les usines textiles où les ouvriers se dopent aux amphétamines pour tenir des cadences surhumaines, et en crèvent.

Ce récit, il existe et prend sa force de n’être jamais univoque, encore moins misérabiliste. Midi Z se situe constamment du côté de l’élan, des incroyables ressources de vitalité, de courage, de colère aussi, que déploient ses personnages.

Tragédie planétaire

Selon un cheminement paradoxal, son film atteint une dimension romanesque, film d’aventure, film d’amour, film d’horreur, par la précision même des situations décrites (…)

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