Le huis clos mis en scène par Philippe Van Leeuw rend sensible quelque chose de l’expérience du quotidien au milieu d’une guerre sans fin.
Ça tire dans tous les sens. Ça explose. Les hélicos, les snipers. C’est dehors, juste là. Dans l’appartement aussi, la guerre est constamment présente.
Cela se passe aujourd’hui, hier, et chaque jour depuis six années, dans les villes de Syrie. Cela se passe partout où fait rage la guerre, cette guerre-là, celle qui se déchaine non pas sur des champs de bataille mais dans les maisons, les rues, les quartiers.
Le titre, et plus encore le titre original, Insyriated (quelque chose comme «ensyrié», néologisme qui pourrait désigner une maladie dont on est infecté, un état subi et inexorable), confirme le lieu réel, la Syrie martyre, en ce moment même.
Pourtant, ce que montre le film pourrait être, en grande partie, ce que furent il n’y pas si longtemps Sarajevo ou Beyrouth. Une forme d’horreur très particulière.
Une famille particulière, aussi, et elle aussi produit de la guerre. (…)