«Les anges portent du blanc», film noir à la chinoise

Le deuxième film de Vivian Qu est un suspens dont les héroïnes sont des femmes confrontées aux violences ordinaires de la Chine d’aujourd’hui.

La cheville et la cambrure du mollet, l’escarpin à talon haut –on entrevoit, on devine. Cette géante, fantasme aérien et gros machin kitsch en plâtre et ferraille, est-ce une protection ou une menace pour la jeune fille qui cherche refuge?

Elle aussi portait du blanc, Marilyn, sur la bouche d’aération de 7 ans de réflexion. En bord de mer dans une ville chinoise balnéaire hors saison, son icône silicone de dix mètres de haut déborde du cadre. Mais on connaît, on imagine.

On imagine, aussi, ce qu’il a fait, le flic en chef du coin, avec les deux collégiennes qu’il a entrainées dans une chambre d’hôtel après les avoir fait boire. Même si c’est, là aussi, hors image.

Elle, la jeune fille, Mia, a vu ce qu’elle n’aurait pas dû. Et dans cet univers où tout est contrôlé par caméra, des images ont été enregistrées dans le hall et le couloir. Bien sûr, son patron dira que la vidéo est effacée.

Les images s’effacent moins facilement que les humains

Mais les images ne s’effacent pas si facilement –les humains trop souvent si, mais pas Mia. Tout comme on sait la robe relevée et le sourire galactique de la star, on sait comment «ça marche», les petits trafics, et les arrangements entre notables, les menaces et les fragilités, la loi d’acier du «il faut bien vivre». Le hors-champ n’est pas qu’une question de cinéma.

Chapitrée, Mia dira aussi tout d’abord que les images ont disparu. Elle-même aurait intérêt à s’effacer, elle qui déjà existe à peine, employée clandestine, sans les papiers indispensables pour vivre et travailler ailleurs que dans son village natal. Pourtant, d’autres forces que le fatalisme devant les pouvoirs en place vont entrer en action.

D’un fait divers, la cinéaste Vivian Qu, révélée il y a quatre ans par son premier film Trap street, fait le ressort dramatique d’une plongée vertigineuse dans un univers d’apparences trompeuses, de surveillance, de compromissions troubles et de violence. (…)

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