«Amin», une si douce histoire d’exil et de solitude

Moustapha Mbengue dans le rôle-titre d’Amin.

En France et en Afrique, au travail et en amour, le nouveau film de Philippe Faucon accompagne l’existence d’êtres aux vies riches de multiples dimensions, entre danger et émotion.

Philippe Faucon est un très bon cinéaste. À quoi voit-on cela? Par exemple, à ce qu’il filme des situations déjà vues, portées par des sentiments et des idées déjà exprimées, et qui avec lui prennent une consistance et une énergie inédites.

Amin repose sur un double mouvement, quelque chose comme le fameux zoom arrière-travelling avant de Vertigo.

Zoom arrière: il élargit l’évocation du sort d’un Sénégalais travaillant en France sur des chantiers, en montrant aussi la vie du village d’où il vient, et où il retourne de loin en loin.

Travelling avant: il intensifie l’importance d’objets quotidiens, de moments sans charge dramatique particulière, de situations banales, pour déplier de manière à la fois sensible et ouverte tout un éventail de questions mobilisées par son récit.

 

Pas de question mineure

Il n’y a pas de question mineure dans le cinéma de Philippe Faucon. Bien sûr l’immigration. Bien sûr le racisme. Bien sûr la solitude. Bien sûr l’exploitation. Mais aussi la langue. Mais aussi le désir. Mais aussi la nourriture. Ici, là-bas.

Amin et sa femme Aïcha (Marème N’Diaye).

Amin a une femme au pays, Aïcha (Marème N’Diaye). Elle n’est pas une figurante mais un très beau personnage, riche de ses propres envies, inquiétudes, incertitudes, de son énergie propre.

Amin rencontre une femme en France, Gabrielle (Emmanuelle Devos). Elle n’est pas, ou en tout cas pas uniquement, «la Française», «la Blanche», «la bourge bien-pensante». Ensemble, le réalisateur et l’actrice savent lui donner une singularité et une épaisseur qui débordent de toutes parts le typage.

Emmanuelle Devos, employeuse et amoureuse.

Au fil narratif principal, qui concerne celui qui donne son nom au film, se tresse, parfois un instant, parfois durablement, d’autres brins d’histoire. Un collègue, le patron, les enfants… Un petit réseau vivant. (…)

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