Le film de Wang Xiao-shuai évoque quarante années de transformations de la Chine aux côtés d’un couple frappé par le malheur et de rebondissements aux effets paradoxaux.
Pour une fois, l’usage de l’anglais dans le titre se justifie. Le français n’a pas l’équivalent de cette formule qui signifie un au revoir, en contenant l’idée d’une durée éventuellement sans limite.
Le nouveau film de Wang Xiaoshuai est bien une histoire de parents et de fils (pas d’enfants: de fils), et une affaire de temps. Il l’est même au-delà de ce qu’il semble raconter.
So Long, My Son se déroule sur quarante ans, de 1979 à aujourd’hui. Il se déploie trois heures durant dans deux régions de Chine, au nord et au sud, régions assez différentes pour valoir pour tout le pays. Il s’agit bien d’une fresque historique prenant en charge l’histoire de la Chine moderne, à partie du destin de quelques personnes.
Au centre du récit, un couple, Liu Yaojun et Wang Liyun. Ils sont ouvriers, ont un fils, Xing, sont amis avec un autre couple qui a également un fils, Hao. La femme de ce deuxième couple est commissaire politique de l’usine où tous travaillent. Les deux garçons sont nés le même jour, ils grandissent ensemble, ils sont amis mais très différents.
Le pays est alors en train d’entrer dans l’ère des réformes sous la direction de Deng Xiaoping, mais il est encore organisé selon les règles austères et les principes du communisme chinois. Le Parti, dans sa grande sagesse, a entre autres décidé que chaque couple ne pouvait avoir qu’un enfant. Quand Liyun se retrouve à nouveau enceinte, son amie la force à avorter.
La Chine à l’époque de la politique de l’enfant unique.
Hao et Xing ont une dizaine d’années, ils vont jouer près du barrage. Hao est casse-cou, c’est Xing qui meurt. Les parents désespérés, et dont la douleur est aggravée du sentiment d’avoir été privés de la possibilité d’avoir un autre descendant, sont en outre licenciés de l’usine: la politique de réformes de Deng a commencé de produire ses effets en propulsant la Chine dans un capitalisme débridé.
Le père de Hao, qui a compris le sens de l’Histoire, se lance dans les affaires. Yaojun et Liyun, eux, s’exilent au loin, sur la côte sud-ouest, où ils vivent pauvrement d’un petit atelier de mécanique. Lorsqu’on les y retrouvent, ils sont accompagnés d’un adolescent qui a l’âge qu’aurait eu leur fils…
Dans l’épaisseur du temps et l’intensité de l’instant
Ce qui précède ne concerne que la première partie d’un récit dont les étapes suivantes se situent au début des années 2000 et aujourd’hui. Mais So Long, My Son n’en suit pas le déroulement linéaire.
Toute l’histoire est contée grâce à une succession de scènes situées dans l’une ou l’autre de deux époques principales (le début des années 1980, le début des années 2000), avec des scènes plus anciennes encore (la naissance des garçons) et l’épilogue contemporain.
Cet enchâssement de séquences à des périodes différentes, avec des personnages dont le rôle n’est pas immédiatement explicité, désoriente. Mais il intensifie les émotions, le «vécu» de chaque situation plutôt que d’en faire les chaînons d’une suite narrative. Cette organisation du récit fait la force d’un film qui aurait bien moins d’intérêt si l’existence de la famille de Yaojun était racontée dans l’ordre chronologique. (…)
Hi JM, just back from three weeks in China, a very interesting trip this time visiting Guangzhou, Xiamen and Qingdao. Served on the jury of a VR film festival, and in Xiamen for the first film festival conference they hold. This is the city where the Golden Rooster awards are moving to, a very interesting place just opposite Taiwan. The location is not accidentally chosen – especially as the date for the Golden Rooster this year is exactly the same as the Golden Horse date…
Whilst in China, l saw Wang’s CHINESE PORTRAIT documentary, which l quite liked. I wrote about it briefly, to hear from my young friends there that they are boycotting Wang as he is regarded as someone largely responsible for the suicide of young Hu Bo.
Hope you are well, talk soon. Dina
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