Rouge et noire, voici la grande magie blanche de «Kongo»

Apôtre Médard, praticien des magies qui soignent et qui sauvent, affronte les dragons de la modernité. | via Pyramide Distribution

Tourné au côté d’un féticheur de Brazzaville, le documentaire d’Hadrien La Vapeur et Corto Vaclav se révèle un film d’aventures fantastiques dont chaque spectateur est le protagoniste.

«Dans la république des ténèbres qu’est notre pays», dit la voix off. La république est celle du Congo-Brazzaville, le pays celui où cohabitent les vivants et les morts, les êtres visibles et les êtres invisibles. Ce pays est en guerre.

Une guerre civile, où ce que nous autres rationalistes appelons le surnaturel fournit les armes d’attaque et de défense, ce qui tue et meurtrit comme ce qui soigne et protège. La guerre se déroule dans les corps, dans les familles, dans les quartiers, dans les villages.

Elle concerne les personnes, les organisations collectives, les terres et les eaux. Elle concerne les jalousie du couple comme la colonisation du pays et son pillage par les puissances étrangères, en particulier la Chine. Elle mobilise des citoyens de tous rangs, des politiques, des savants, des responsables religieux, des juges et des avocats, et bien sûr des féticheurs.

Durant des années, les réalisateurs français Hadrien La Vapeur et Corto Vaclav sont retournés à Brazzaville où ils avaient fait la connaissance de l’un d’eux, connu sous le nom d’Apôtre Médard. Ils ont beaucoup filmé, pour qu’apparaisse à nos yeux cette étrange et importante merveille qu’est Kongo.

Médard appartient à une confrérie qui fut une force de résistance au colonialisme durant des siècles, les Ngunza. Dans un quartier de Brazza, il a fait de son église «un hôpital spirituel où chaque matin les patients atteints de mauvais sorts viennent se faire guérir», comme le résument les réalisateurs[1].

Avec des méthodes issues d’une longue tradition, l’apôtre passe ses journées à prendre en charge les souffrances physiques et psychiques de ses concitoyen·nes, avec autant de réussite (et d’échecs) qu’un médecin de ville.

Sous la dictée des esprits, les «écritures du ciel» aideront peut-être à guérir ou à protéger | via Pyramide Distribution

C’est le début, impressionnant, troublant, exotique assurément, d’un film qui a pris le parti de ne pas savoir d’avance ce qu’il faut comprendre ou croire, mais d’observer et d’écouter.

Officiant dévoué, Médard affublé de ses maillots de clubs de foot s’avère également un performer de premier ordre. Avec lui se produisent des phénomènes qui asurément ne s’inscrivent pas dans le cadre des logiques instituées en Occident. (…)

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4 réflexions au sujet de « Rouge et noire, voici la grande magie blanche de «Kongo» »

  1. Bonjour, je ne sais pas si c’est seulement sur mon navigateur/ordi ou non, mais le lien « lire la suite » n’est pas actif pour accéder à l’intégralité de l’article. Le suspense est insoutenable 🙂 Merci. Cécile

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