«Le Semeur» fait vibrer l’émotion au cœur d’un conte utopique

Le premier film de Marine Francen s’inspire d’un récit du XIXe siècle pour accompagner au présent les passions d’un groupe de femmes confrontées à la nature, à la solitude et au désir.

Les sabots des chevaux, la violence des soldats, les hommes du village embarqués, le contexte historique brossé à grands traits –le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, la répression féroce des républicains. C’est rapide et clair.

Et puis la campagne. Les femmes, meurtries par l’enlèvement des maris, des fils et des frères, effrayées de la solitude inédite.

Mais les ruisseaux et le vent. La terre et les bêtes. Le temps. Et peu à peu une autre vie qui s’invente.

Ainsi s’ouvre le premier long métrage de Marine Francen. Et, en effet, littéralement, il s’ouvre –comme une fleur, comme des bras accueillants.

Une société uniquement féminine, cité ou ici village, est un schéma connu, qui a donné lieu à de nombreux récits, contes et mythes. De ce qu’il adviendra dans celui-ci, après l’arrivée d’un étranger, on ne dira rien.

Parce qu’il faut le découvrir, ou plutôt l’éprouver. Et parce qu’au fond l’essentiel n’est pas dans les péripéties qui émaillent l’irruption de ce Jean, sa relation avec la jeune Violette, les rapports de Violette avec les autres jeunes villageoises, et les moins jeunes, et les vieilles.

Des plans comme des tableaux

Le travail et le désir

L’essentiel, qui signe la réussite troublante et heureuse du Semeur, tient à la précision sensuelle de chaque moment, au rythme des plans en harmonie avec les gestes du travail et du désir, au mouvement intérieur du film accordé à celui des saisons. (…)

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