Le cri et le sourire éclatants du «Coureur»

Centré sur un garçon bouillonnant d’énergie malgré une vie très dure, le film d’Amir Naderi ressort en salle cette semaine. L’occasion de (re)découvrir un hymne extraordinaire à la vitalité, et aux puissances du cinéma pour l’exalter.

C’est un enfant qui crie. Sur une plage déserte, devant une mer vide hormis les fantômes d’énormes pétroliers au loin.

Une plage? Le mot évoque des vacances. Mais dans ce monde-là les vacances n’existent pas. Au bord de la mer, des enfants triment pour survivre. Amiro, une dizaine d’année, ne survit pas. Il vit.

Il crie de colère et de joie, de solitude et d’enthousiasme. Il appelle et défie. Littéralement, il crie de vie. Et ce film, le neuvième du plus grand cinéaste iranien avec Abbas Kiarostami, est un pur cri de vie. Le Coureur, distribué à présent, en copie restaurée, date de 1985. Il est toujours vif, toujours aussi jeune.

Le désir et la rage

C’est un enfant qui court. Il court pour échapper à des dangers. Il court pour obtenir une position avantageuse. Il court pour gagner une compétition avec ses copains. Il court pour s’approcher plus vite de cet avion qui le fascine, pour rivaliser avec ce train qu’il ne prendra pas. Il court de joie, il court de vie.

Amiro ramasse des bouteilles vides, cire les chaussures des touristes et des notables, fait le chiffonnier dans les décharges. Il habite l’épave d’un cargo. Il est plein de désirs et de rage, intraitable sur l’injustice, passionné de mécanique, fou de désir d’apprendre. Il ressemble à ce que fut celui qui a fait ce film, Amir Naderi. (…)

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