«Makala» ou l’héroïsme du quotidien

Documentaire et épique, précis et inspiré, le nouveau film d’Emmanuel Gras transforme le parcours d’un charbonnier africain en chanson de geste.

Un feu dans la nuit. Les reflets du soir sur une peau noire. Le bruit des roues d’un vélo surchargé sur l’asphalte. La poussière étouffante. Ce sont des sensations, d’abord.

Pourtant Makala est un film d’aventure, avec un récit aussi tendu que fertile en rebondissements, et un véritable héros.

Sensuel et aventureux, le film d’Emmanuel Gras l’est d’autant plus qu’il est factuel, précis, attentif aux gestes, aux détails.

Triangle magique d’un cinéma sensoriel, narratif et documentaire, par la grâce d’un regard d’une étonnante disponibilité, et parfois d’une impitoyable fermeté. Plus c’est réaliste, plus c’est romanesque. Plus c’est romanesque, plus c’est sensuel. Plus c’est sensuel, plus c’est réaliste.

Un chant ample et profond

L’Ulysse de cette Odyssée se nomme Kabwita Kasongo. Il est Congolais, fait vivre sa famille en brousse en fabriquant du charbon de bois qu’il va vendre à la ville (Makala veut dire «charbon»).

Nous verrons la famille et le village, le détail de la fabrication du charbon de bois, nous verrons la vente. Nous verrons la femme et les enfants, les amis et les ennemis, les clients et les divinités. Cet homme-là n’est pas  une abstraction, il fait partie d’un monde, un monde très peuplé.

Mais l’essentiel sera d’accompagner le parcours semé de difficultés de Kabwita Kasongo poussant son vélo écrasé par le poids des sacs, à travers forêt, désert, route où rugissent les camions, rackets et épuisement. (…)

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