Quand «L’Ordre moral» s’enflamme

Maria de Medeiros fait de son personnage une apparition aux multiples visages. | Alfama Films

Véridique et romanesque, le récit du film de Mário Barroso est porté à incandescence par la fusion de la mise en scène et du jeu de son actrice principale.

L’Ordre moral raconte une histoire étonnante et romanesque. Cette histoire s’appuie en très grande partie sur des faits réels, et eux-mêmes tout à fait dignes d’intérêt. hl y avait donc aisément matière à fabriquer un film, ou du moins un produit audiovisuel de bonne tenue dans ce projet. Mais le film de Mário Barroso fait tout autre chose, de bien plus passionnant et bien plus réjouissant

ttps://youtu.be/2LanSsEJ5ukI

L’histoire est celle Maria Adelaïde Coelho da Cunha, héritière dans les années 1920 du plus grand journal de Lisbonne, que dirige son mari. Personnalité indépendante dans un milieu patriarcal et guindé, elle entreprend d’affronter les membres de la caste dont elle est issue lorsqu’elle comprend que son époux s’apprête à vendre le journal à un consortium d’affaires proche de la droite dure.

Son combat se mêle à son histoire d’amour passionnée avec son ancien chauffeur, beaucoup plus jeune qu’elle, et avec qui elle s’enfuira. Et l’histoire (celle que raconte le film) connaîtra encore bien des rebondissements, eux aussi transposés d’événements effectivement advenus.

Les règles sociales et familiales, l’utilisation de la médecine pour contrôler les corps et les esprits, l’activisme ouvrier, l’effervescence artistique dans la capitale portugaise de l’après-Première Guerre mondiale composent la déjà très riche tapisserie qu’est le scénario de L’Ordre moral.

Le scénario, pas le film. Le film est dix fois mieux que ça. Le film, c’est-à-dire, ici, pour l’essentiel, la fusion d’une mise en scène et d’une interprète.(…)

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