La sœur (Elsa Lekakou) et le frère (Konstantinos Georgopoulos) avec deux passagères de rencontre, pour des jeux aux multiples enjeux.
Le premier film de Kostis Charamountanis fait d’une petite histoire de famille en vacances une aventure drôle et mystérieuse, à la mise en scène joyeusement inventive.
Il est sans précédent que sortent le même jour deux films signés de deux cinéastes grecs. Et plus encore que ce soit les plus dignes d’intérêt au sein de l’offre toujours aussi pléthorique sur les grands écrans ce mercredi 16 avril. Mais cette curiosité, à propos de la nationalité de l’autrice de Harvest, Athiná-Rachél Tsangári, et de l’auteur de Kyuka, est secondaire et ne devrait en rien détourner des multiples raisons de porter attention au premier long-métrage de Kostis Charamountanis.
Découvert lors du dernier Festival de Cannes en ouverture de la sélection ACID, Kyuka – Avant la fin de l’été impressionne d’emblée par sa manière de rendre vivants, singuliers, empreints à la fois d’humour, de douceur et d’inquiétude des moments quotidiens en apparence banals. Deux jeunes gens, un garçon et une fille dont on n’apprendra que peu à peu qu’ils sont jumeaux, partent avec leur père en vacances sur un voilier, s’amarrent dans un port d’une île grecque.
Entre eux deux, avec le père taiseux puis prompt à râler contre tout, ou à l’occasion de rencontres sur le port ou à la plage, se jouent des petites scènes toujours d’une étonnante justesse, qui distillent de multiples émotions, entre comique et mystère. Ce n’est que le début d’un film qui va ensuite déployer de multiples ressources du langage cinématographique, autour d’une histoire plus ample et moins à la surface des jours qu’il ne semblait.
Le format et la piètre qualité des images évoquant les vidéos de vacances d’il y a vingt ou trente ans, mais également les dialogues et le montage contribuent à déjouer ce que chaque situation semblait avoir de prévisible. (…)

