«Milla», celle qui est là

Au-delà de la chronique et du fantastique, le deuxième film de Valérie Massadian capte l’aura intense et vibrante d’une jeune femme au fil de son quotidien.

Elle est là, Milla. Une jeune fille, une humaine sans âge, une extraterrestre venue du futur. Surgie du côté opaque d’une planète lunaire, qui serait aussi la Terre.

Ça se passe ici, maintenant. Mais un ici et maintenant comme un chant sauvage, un bond de côté. Valérie Massadian filme de là.

Pas une personne, pas un personnage

La mer, le village sur la côte de la Manche, la maison pourrie mais quand même protectrice, les cafés tristes, les larcins pour manger, le travail, le garçon rebelle, la mort, le bébé, c’est une vie? Non.

La vie, c’est elle, Milla. Pas parce qu’elle fait des choses surprenantes ou spectaculaires, encore moins parce qu’elle «représenterait» quelque chose –comme si on savait ce que ça veut dire.

Le deuxième film de Valérie Massadian –cinéaste sidérante révélée il y a sept ans avec une météorite au nom de toute petite fille, Nana– défie les règles de la chronique sociale et de la romance comme les jeux convenus avec les codes du fantastique ou du lyrisme, les constructions de métaphores.

Marginale, enfantine, amante, femme de ménage, fêtarde, marchande de fruits, maman…. Milla n’est pas une personne, comme dans les documentaires, et pas un personnage, comme dans les fictions. Elle est une existence, une vibration.

Elle est ronde, elle est blonde, elle est silencieuse. Ni petite fille, ni ado, ni femme –ou tout cela ensemble, mais de biais, un peu en retrait. Elle est bouleversante de n’être comparable à rien ni personne, anti-cliché comme on dit antimatière. (…)

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